L'Autriche est un pays verdoyant et je dirai sportif. Car au cours de cette randonnée étalée sur une semaine,que de randonneurs, vététistes croisés.
Dans ce coin du Tyrol, la montagne est omniprésente et donne puissance et authenticité aux villages. On sent une tradition forte et les gens sont accueillants, ouverts et souriants. Ce passé, cet héritage, cet amour de la nature est préservé. Que ce soit les maisons, les jardins, les champs et prairies, tout est union entre l'homme et la nature avec un respect mutuel. On sent cette harmonie et elle nous impacte directement car elle nous rend apaisé.
Chaque maison, chaque village a conservé un sens esthétique très aigu, avec les maisons typiques, leurs balcons couverts de géraniums, leurs clochers pointus ou en "bulles d'oignons ". C'est d'une beauté douce et traditionnelle qui nous réjouit intérieurement et nous fait mettre à l'arrêt,de nombreuses fois, au cours de chacune de nos sorties pour dire " qu'est-ce que c'est beau".
Pour finir, on sent les femmes et hommes de ces montagnes aimer leurs traditions. Dans pratiquement tous les hôtels le personnel porte soit la robe traditionnelle ( traçât ou dirndl) ou arboreent la culotte en peau avec la ceinture en cuir.




Nous voilà parti pour 18,5 km et 420 m de dénivelé pour se rapprocher de plus en plus du terminus de la Lech. Son cours est domestiqué pour éviter les inondations avec des rochers posés en épis dans son lit pour protéger les berges, casser la puissance des flots et ramener les alluvions vers le centre du cours d'eau. Du coup, même si le débit est fort, sa puissance, maîtrisée, lui fait perdre sa joie et sa voix rugissante.


La première partie, relativement plate nous fait avancer rapidement le long de ses rives d'autant qu'il n'y a pas de perte de temps à traverser les rares routes croisées.

Je vous parlais de respect de la nature....toute cette verdure, tant en prairie que sur les contreforts des montagnes sont des cultures. C'est du fourrage pour les bêtes l'hiver. L'homme fauche en ce moment et, une agréable odeur de foins coupés nous entoure.



Du km 8 à km 12, le terrain devint plus pentu. Au fur et à mesure que nous montions, la beauté devenait plus saisissante. Mais les organismes demandaient un ravitaillement. En regard du profil, je souhaitais faire la pause en haut de la bosse, soit 500 m plus loin que l'endroit élu....


Je ne m'étais guère trompé, mais j'admets qu'avant la pause méridienne, une partie de l'équipe n'aurait pas pu monter les 500m qui restaient pour attendre le sommet du jour. Chemin raide, très raide avec, en prime des racines, cailloux,roche humide sur un espace de marche réduit à sa plus simple expression....un CALVAIRE...




Pendant toute cette montée que je reconnais difficile, j'entendais les voix pleurant une descente aussi difficile, alors que personne n'avait visionné le trajet. En fait, une fois basculé à La Chapelle, le chemin devint "une autoroute " pour randonneurs...
Cela permit de retrouver souffle, sourires et la parole car les éclats de rire recommencèrent à nous accompagner. Belle descente jusqu'à ce petit lac précédent notre arrivée à Reutte


Nous avions prévu une visite de Reutte, grosse bourgade de 6000 âmes avec sa rue principale et ses nombreux commerces...que de déceptions...et aspirions à retrouver notre petit hameau et sa quiétude. Heureusement, une idée commune nous satisfit tous à l'unanimité...et clôtura ainsi une journée ensoleillée et encore forte en émotions.


