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Etape 17 - vendredi 03 juin ( de Saint Jean Pied de Port à. Zubiri)
Quelle etape! Elle restera, pour longtemps gravé dans ma mémoire. Je suis sportif, j'adore me faire violence, me faire mal physiquement, et là, j'ai atteint le paroxysme dans la douleur. C'est pour moi une journée d'anthologie.
Ce matin, au départ, je ne suis pas passé par la case centre-ville pour le ravitaillement car la propriétaire m'a annoncé qu'au relais à 8 km (Orisson), il vendait du ravitaillement. Comme la chambre était sur le GR, j'attaquai directement les hostilités. J'avais connu du hard, mais là, le chemin (pourtant goudronné), était un mur. Il m'a pris directement, sans échauffement. Au bout de 300 m, j'ai fait un premier arrêt pour pousser le VTT...J'étais pas arrivé. Mais, mental à toute épreuve, je ne me suis jamais affolé. Sur les 8 premiers kilomètres, alphastés, j'ai dû pousser le fardeau 8 fois sur environ un total de 2 à 2.5 km. J'ai lutté, tout en marchant afin de ne pas m'arrêter. Pousser le vélo me demandait des efforts incommensurables dans cette pente. Mais je n'ai pas baissé les bras. Union parfaite entre le corps et l'esprit. Aujourd'hui, c'est l'esprit qui a soutenu le corps sur 80% de la journée. Le gros avantage, c'est qu'ils se connaissent parfaitement et se soutiennent tout en sachant jusqu'où l'autre moitié peut aller.
Pour le côté sportif, il y a 650 m de dénivelé en 8 kilomètres avec, quelques descentes, du plat, et des bosses légères. Mais le reste, c'est un mur. 1h30 pour faire les 8 premiers kilomètres et atteindre le relais. Souffler, récupérer et alimenter (les bananes séchées sont super énergétiques).
Dans la montée, j'ai pris le temps d'admirer le paysage.
Arrivé ensuite le brouillard qui repart fure et à mesure que la route monte. Mais je n'ai pas remis, après le ravitaillement, une fois le pied au sol. La route est fréquentée par de nombreux Pèlerins
Les paysages, en prenant de l'altitude deviennent superbes
Je contemple cette beauté et, à chaque virage, le panorama est différent. J'en oublie (dans cette partie) l'effort car l'esprit est accaparé par cette beauté pure. J'ai aussi, si souvent peu, l'occasion de pratiquer dans cet espace de liberté totale. J'arrive à la vierge de Biakoni après 900 m de dénivelé.
La route grimpe encore et me permet d'apercevoir la neige sur d'autres sommets.
ainsi que les chevaux, en totale liberté (il me faut zigzaguer entre eux)
Encore un effort dans cette côte humaine pour atteindre la Croix Thibault à 1320 m.
Juste avant de repartir, je vois les deux seuls véhicules dans cette montée. Un camping car passe et derrière, une BM immatriculée 36. Je crie " Salut le berrichon de l'Indre". La voiture s'arrête me demandant si elle a fait quelque chose..je réponds que non et, que le 36 m'a interpellé car j'habite Bourges. La conversation démarre et ils ne sont pas de Châteauroux mais d'Issoudun. J'informe que j'ai un copain natif d'Issoudun, Patrigeon. Et là, heureusement que la charmante dame (Sylvie) était assise, car en revenait pas. Dany est son cousin...
Dany, si tu veux me surveiller, trouve autre chose (hihihi)...le monde est petit.
À partir de là s'arrête la partie asphaltée pour attaquer les 130 derniers mètres de dénivelés (col de Lepoeder) par des chemins que je monte dans un premier temps à pieds. Dès que je peux, j'enfourche ma bicyclette (suivant l'état du terrain et son dénivelé)
Juste avant de passer la frontière (pas de poste de douane, mais une plaque avec la coquille qui nous indique que nous entrons en Navarre), je fais une halte à la fontaine de Roland.
Depuis le départ j'avais ingurgité 3 l d'eau et donc vidé le Camelbag. Les cieux nous offraient une journée printanière, voire même un peu chaude (+ de 20C)
Enfin la descente commence à poindre son nez. Les cuisses récupèrent.
Beaucoup de sous-bois avec une descente technique et toute en retenue pour arriver à Roncevales. Je fais une bonne pause et mange le ravitaillement acheté ce matin avant d'aller voir La Chapelle Santiago et La Chapelle Santiago puis, celle de San Salvador, beaucoup plus belle mais elle était sombre. Quand au monastère et sa collégiale, il n'ouvraient qu'une heure trente plus tard. Je n'ai donc pas attendu.
J'ai continué le chemin sur lequel on ne peut se perdre pour atteindre Zuberi situé à 22 km de
Roncevales. J'ai crus un instant que les Pyrénées étaient terminées. Je suis encore dans les reliefs pyrénéens. Je vois un petit monument dédié à un Pèlerin japonais décédé en 2002. Juste après son départ de Roncevales. Alors que dans la montée vers Roncevales, 2 plaques sur le bas côté pour rappeler le décès de deux autres Pèlerins.
Zuberi, pourquoi?; car j'avais repéré sur le guide un hôtel qui parlait français (en définitif oui, non, merci). Devinez? Mon premier repas : une paella. Cela ne s'invente pas.
Etape 18 - samedi 4 juin ( de Zuberi à Estalla)
Je ne pensais pas faire encore le grand prix de la montagne ce jour, De belles côtes, de grandes poussettes de ma monture, mais pas aussi raide qu'hier. La difficulté du jour était certains passages très techniques ( vous verrez cela ensuite). Pour clore aussi l'étape d'hier, j'avais omis de vous dire que j'avais rattrapé mon japonais (Sudoku) au relais d'Orisson. Grosses embrassades et chacun a suivi sa route. De plus, la nuit fut agitée, réveillée par des crampes aux jambes. Mais pas de séquelles aujourd'hui.
Au départ , je repasse sur le vieux pont sur lequel j'étais arrivé hier soir. Sur les 10 premiers kilomètres, que des surprises. Que des petites sentes avec quelques passages de gués, des escaliers...tout pour plaire. Pratiquement peu de visibilité car le ruban se faufile dans des hêtraies. Mais les 10 derniers kilomètres m'amenant au Coeur de Pampelune sont bétonnés et me permettent de récupérer. C'est facile à suivre mais très beau au niveau des paysages
Le chemin arrive par le pont de La Magdelana et fait son entrée par la porte de France.
Je suis la trace au sol et cela m'amène devant la mairie où se trouve un S.I.
Mairie
Lorsque j'appuie mon VTT contre le mur pour entrer dans le S.I., un homme s'avance et me fait comprendre qu'il faut verrouiller le vélo, car attention la fauche. Je crains d'autant que je laisse tous les bagages. J'aurais le temps de sortir s'il y avait une agitation autour de ma monture. Je me rends ensuite à la cathédrale me demandant comment je pourrais visiter avec mon fardeau..Juste devant la cathédrale, une personne qui fait la manche. Je lui passe un deal. Il surveille le vélo cadenassé mais avec tous les bagages et, à mon retour, il aura un pourboire...En tant que Pèlerin, j'ai une remise de 2€ pour visiter Cathédrale + Cloître + Chapelle de Barbazana. Ce sera la rémunération de mon gardien.
Cet ensemble dont le point focal est la cathédrale Santa Maria la Réal du XIII ème siècle est remarquable.
Et que dire du Cloître
Je dois quitter ces lieux magiques devant lesquels je reste sans voix.
Le départ est aussi pratique, tant par la voie que par le fléchage au sol. La montée vers l'Alto duel Perdon n'est pas de tout repos
mais le paysage change ( adieu les forêts)
On entre perçoit le chemin qui serpente au milieu des champs. A mi- hauteur, on rejoint Zariquiegui dont le fe portail de son eglise m'interpelle , ainsi que l'association de ces éléments...
EDF a fait évoluer ses compteurs...
Le chemin se redresse encore plus à la sortie du village. Mais les efforts sont récompensés au sommet.
Néanmoins, si on y regarde de plu près, on peut jouer, comme dans les journaux, au jeu des erreurs..
La vue est magnifique avec le chemin qui redescend.
Continuation pour rejoindre Puente la Rena par son pont et la stèle à l'entrée.
Après avoir traversé le beau village de Cirauqui,
, le chemin rejoint Lonca et la descente derrière, pour passer sur un pont romain en ruines, est un moment de bravoure.
Bien trempé et la sec au niveau du Camelbag, j'atteins Estella, terme de ma journée.
Avant de clore cette journée, je vous avais déjà parlé de la sale impression que le Pèlerin, parfois, se sentait pris au piège et d'être une vache à lait. Plusieurs Pèlerins, au cours des pauses, se pleignent dès coûts exorbitants. Plusieurs fois, j'ai vu ce type de publicité
Etape 19 - dimanche 05 juin (d'Estella à Najera)
Journée chaude et de transition. Le corps s'habitue à cette chaleur qui, petit à petit arrive. Aujourd'hui, pas un nuage à l'horizon et pour la première fois, à tous mes arrêts, je cherchais l'ombre...Journée où j'ai aussi quitté la Navarre pour la Rioja. La Rioja, qui est la plus petite des régions d'Espagne (à peine plus grand qu'un département français), mais le vin de cette région rivalise avec les plu grand crus du monde. L'étape a été belle mais rude aussi physiquement. Je me suis aperçu dans la matinée que l'on était dimanche. Est-ce cela qui fait que je n'ai jamais autant vu de Pèlerins. Déjà hier, c'était pas mal, mais aujourd'hui, j'en doublais plus d'une centaine à l'heure. Seul, il n'est pas un problème. A plusieurs, pas facile de me faire entendre en arrivant de l'arrière...Si la densification s'accélère, cela va être quelque chose. Je n'ai revu d'équipage avec âne, seulement 2 autres marcheurs avec remorque et harnais. J'ai aussi rejoint une vététiste qui était jolie mais ne parlait pas un mot français. En conséquence, j'ai continué ma route...
Le trajet du jour m'a proposé trois morceaux de terrain différents. Dans un premier temps, sur environ 30 km, du plaisir sur chemin bien carrossé, puis une partie pour attendre Logrono beaucoup plus ardue, en terme de pente. Il a fallu faire appel à la poussette et par moment, c'était costaud. Enfin, le final, dans la Rioja, terre de vigne, m'a rappelé ma région natale, du côté de Nîmes. Terre rouge (heureusement qu'il n'avait pas plu) avec de beaux galets...
La sortie d'Estella est une belle bosse mais sur route ou chemin bétonné qu'au monastère d'Irache qui fut le premier construit en Navarre. La seule particularité (il était fermé car passage à 7h45) est qu'il possède, et accessible aux Pèlerins, une fontaine à vin.
Au village d'après, j'en profite pour prendre mon petit-déjeuner. Oui, ce matin je suis parti à jeun. Réveillé par de nombreux Pèlerins partant très tôt, il n'y avait rien d'ouvert aux alentours et la pension, pas chère, ne proposait rien, si ce n'est une insonorisation déplorable. De plus, au réveil et une bonne partie de la journée, ça me grattait de partout..punaise de lit?...toujours est-il que vers midi, suant abondamment, j'ai du toutes les noyer...je confirme que pour l'écart de prix, il vaut mettre 10 € de plus et il n'y a rien de comparable.
En cette première partie, le chemin est agréable, ombragé, et l'on commence à apercevoir quelques vignes. Cela m'emmène à Los Arcos. Belle ville mais tout est encore fermé .
Arrive Sansol qui me permet de dominer Torrès sel Rio où je m'arrête à l'église St Sépulcre qui présente une voûte califal. Eglise intimiste avec un beau Christ comme autel C'est une eglise considérée aujourd'hui comme une eglise funéraire du chemin, eglise templiers.
Le crucifix portant sur sa tête une couronne et quatre clous dans son corps. Une qualité sculpturale énorme.
A Viana, j'entre dans cette province qui donne ce très bon breuvage. Les cultures changent. Vignes et oliveraies s'étalent à perte de vue.
jusqu'au portes de Logrono.
Les derniers kilomètres sont agréables sur une belle voie aménagée pour St Jacques, mais peut réserver des surprises.
qu'il faut franchir...
La descente vers Logrono ressemble à la grande rue de Lourdes (des marchands de babioles sur St Jacques)...Commerce....Mais dans le premier jardin municipal, sur un pylône, l'Alsace...
Dame cigogne avec son petit....Plus on s'enfonce dans la ville, plus il est difficile de suivre le marquage. J'arrive plus par observation en emboîtant le pas des Pèlerins, que par suivi du fléchage. Pause sur la grande place, devant la cathédrale où je ne peux entrer car l'office a lieu.
Après le poste "réconfort " prit dans un bar (dimanche, jour de fête), je reprends le chemin. Long chemin ocre qui tourne, tourne encore autour des collines. Je crois apercevoir la ville, mais non, encore une colline à contourner ou à gravir. C'est au mental, que je finis.
Etape 20 - lundi 06 juin (de Nagera à Burgos)
La sortie du jour a débuté hier soir. En effet, je me rend compte que d'arriver dans des petits bleds le soir et chercher le gîte coûte une fortune car nos amis attendent le Pèlerin au coin du bois. Aussi, j'ai demandé à l'hoteliere de me réserver pour le lendemain. J'avais choisi un petit village afin de faire environ 70 km. Tout complet ou des chambres communautaires ...pour un coût à avoir peur. Le village d'après, pire encore. Je lui ai demandé de laisser tomber et dans la chambre, par l'intermédiaire de la tablette et Booking, j'ai réservé à Burgos, 3 étoiles en plein Coeur de ville (200 m de la cathédrale) pour un coût de 8 € inférieur qu'une chambre communautaire, sanitaires et douche sur le palier et sans WIFI....la concurrence a parfois du bon....
Une fois cette équation posée, il n'y avait plus qu'à...d'où la journée la plus longue (9h30) comme sortie alors que les arrêts n'ont pas été longs. En contrepartie, parcours plat la plupart du temps à l'exception d'une Belle bosse (10 km) sur le final. C'est la fringale qui m'a atteint juste après la douche. Et marchant dans Burgos, pour la première fois, j'avais la musculature des cuisses qui se faisait sentir.
Arrêt devant l'église fortifiée de Nagera avant de démarrer. D'entrée, un chemin et de beaux paysages composés de vignes et qui sont mises en valeur par la terre ocre.
Saint Jean Pied de Port est vraiment un départ car la foule est dense
Pour la première fois apparaît des bornes de ce style. Il y en a eu sur une vingtaine de kilomètres et rares étaient celles qui avaient encore la plaque kilométrique..comme quoi, le Pèlerin, dans sa quête reste avant tout un Être humain avec ses défauts...Mais la bonne nouvelle est que ce matin, je suis passé sous les 580 km.
Chemin faisant, je passe par Santo Domingo de la Calzada qui possède une cathédrale (fermée) et l'église qui lui fait face, un curé officie....
A Granon, l'église est dédiée à la Vierge
L'étape est géographiquement Plate dans cette première partie. Mais le côté "Culture" et "Patrimoine" l'est autant. Alors, je pédale d'un bon train car le terrain si prête. Je rattrape un premier vélo qui est un VTT à assistance électrique, puis un autre, quelques kilomètres plus loin dont le conducteur est en ciré....J'en ai pas vu d'autres de la journée.
A Belorada, je fais les courses du midi. Cela ne change pas; sandwich mais l'intérieur change tous les jours. Aujourd'hui, cela sera du saumon fumé et de beaux abricots (pratiquement la moitié d'un point en grosseur).
Belle sculpture de St Jacques devant le monastère
Au fil de mon avancée, quelques clichés des rares monuments et constructions.
Le chemin continue avec des bornes qui ont plusieurs dizaines d'années.
Le Chemin m'a amené des vignes au champs de céréales car nous sommes maintenant en Castille.
Avant d'arriver à Burgos, une belle forêt avec un chemin très roulable, peu ombragé, mais qui monte, monte mais je ne descend pas de VTT. Je passe devant une belle eglise avant d'amorcer la descente sur Burgos.
Je reprends le blog interrompu par la technique...(vous verrez)
Dans la descente vers Burgos, mon pied gauche flotte sur la pedale. Je m'arrête et impossible de désolidariser la chaussure de la pedale. En force, j'y arrive et constate, après examen, que j'ai perdu une vis qui tient la cale...Celle-ci est dons tout de travers et avec la boue séchée, impossible de défaire l'autre vis. J'en suis pour rentrer avec le pied gauche qui ripe assez souvent.
Ce qui est bien avec St Jacques, c'est que la trace te dépose toujours devant les lieux chrétiens. En l'occurrence sur Burgos, à la cathédrale. Son aperçu me laisse pantois devant la finesse de ses tours. Mais je n'ai pas le temps de m'attarder pour l'instant, trop pris à trouver mon hôtel qui doit pas être loin (réservation en centre ville) ainsi qu'à trouver un magasin de cycles pour mes chaussures.
Et près de la cathédrale, il y a toujours un S.I. En deux minutes, je trouve mes infos et tout est proche. Destination hôtel pour la bonne douche ainsi que la lessive des affaires du jour ( c'est le rituel du soir). Après on se sent mieux et ce qui est sûr, on dégage une autre odeur...
Le steward de l'hôtel m'indique un vendeur de cyclos encore plus près et cela s'avère une erreur (il ne fait que dans la randonnée pédestre). J'en suis pour aller sur le premier indiqué par le S.I. Et cela est bon. Du coup, en revenant à l'hôtel, il est déjà tard et je pars manger. Étonné de ne pas voir mes photos transférées du phone sur la tablette...
Au retour, j'ai compris...l'hôtel dispose de la Wifi, mais à très bas débit (bon pour les mains sans PJ).
Je visite la ville et profite de la soirée chaude de Burgos pour m'attabler à un bar disposant de la Wifi pour, d'une part, siroter un bon Perrier et, d'autre part, donner mes impressions du jour dans le blog. Et c'est la fermeture du bar qui a neutralisé mon écriture...
Burgos est une grande et Belle ville espagnole, traversée par un cours d'eau dont les abords sont de magnifiques promenades ombragées avec des bars. La grande place Mayor respire le paisible et les façades chantent les couleurs.
Porte d'entrée de la vieille ville
Mon centre d'intérêt en ce jour, fut, la visite de la cathédrale qui m'avait frappée en la voyant. Après avoir acquitté de mon droit d'entrée (demi tarifs pour les Pèlerins à condition de montrer son credential qui est visionné), j'ai pu entrer en son sein.
Commencée au XIII ème siècle comme les cathédrales d'Ile de France, Notre Dame de Burgos résume l'histoire entière de l'art gothique dans sa splendeur architecturale et dans la collection unique de chefs-d'œuvre, peintures, stalles, retables, tombeaux... J'y serai resté des heures tellement il y avait à voir et la finesse de l'ensemble
Quelques clichés pour résumer car les mots ne sont représentatifs
Regarder la finesse du fronton
Tout le tour de la cathédrale, les emplacements de statues sont peuplés de statues entières. C'est remarquable et très beau
Il y en aurait des centaines à mettre....
m'en fin d'après-midi, rencontre avec un Pèlerin pas très coseur
Etape 21 - mardi 07 juin ( de Burgos à Carrion de los Condes)
Après un bon petit déjeuner très copieux, et sur les conseils de la guide de l'Office, je rattrapais le GR en longeant le cours d'eau et les belles rives ombragées. Sitôt rejoint, je n'ai plus besoin de suivre la trace. Une nuée de Pèlerins est en route. Il est pas tard. Qu'est-ce que cela sera dans une heure. Il m'a fallu une heure pour retrouver la tranquillité du chemin et suivre à nouveau le fléchage.
Le chemin du jour est superbe. Une autoroute pour VTC. De plus, des portions macadamisées sont présentes. Le Chemin défile vite et je passe aujourd'hui 3 couples de vététiste, dont l'un des couples comprend une femme. Avec l'un des couples, on s'est doublé et redoublé sur une dizaine de kilomètres, au grès de mes pauses "photos ". Puis quand un tronçon long d'une dizaine de kilomètres s'est à nouveau présenté sans qu'aucune pause ne soit nécessaire, j'ai pris une avance et ne les plus revu.
Agreable surprise de passer au travers d'un couvent (les ruines), le couvent de San Anton
J'entre en Castille et arrive à Castrojeriz et les ruines de son château qui nous dominent,
Une jeune Pèlerine médite au soleil sur la clôture de l'eglise.
Je suis en extase devant la beauté de notre Terre. Elle est contemplative et nous offre une harmonie dans les formes, les couleurs et la lumière.
Juste après,on entre dans la Meseta. C'est un plateau qui faut gravir. Leshorizons sont démesurés, on distingue mal les choses car il y a un soleil de plomb et son éblouissante lumière uniformise les couleurs. Ce fut dur mais à l'énergie et sans descendre du VTT, la saignée fut passée. Pas grand chose à voir sur cette journée. Avant un arrêt à Fromista, je passe sur un canal et de belles écluses "cascades". On aperçoit un randonneur qui a pris ma place.
L'église St Martin, fondée en 1070 fut restaurée à la fin du XIX ème siècle. Très, très belle église
J'entre dans la province de Palencia Après quelques kilomètres sur le Chemin d'une rectitude affreuse (je pleins les Pèlerins car ils doivent en avoir pour des heures), je m'aperçois que la route longeant le Chemin est pas fréquentée par les voitures. Aussi, sur les 15 derniers kilomètres, je change de voie en surveillant bien que le Chemin reste bien de l'autre côté du fossé (je n'ai plus de GPS et serai perdu sans la trace).
Ainsi je termine mon Etape.
Au cours de la journée, prenant le temps de m'assoir et contempler l'intérieur des édifices religieux, j'ai ressenti une force, une atmosphère particulière, la pureté. Sans tomber dans la pieuserie, mais peut-être tout simplement en prenant ce temps de contemplation, en étant aussi dépoussiérer de mon environnement sociétal, il faut reconnaître que tout est fait, en ce lieu pour ressentir quelque chose. Étant cartésien, j'ai essayé de trouver une explication.
Ces édifices sont construits sur d'anciens lieux de culte. Les anciens choisissaient des emplacements où ils ressentaient des choses. L'objectif était quand venant en ce lieu, ils puissent correspondre avec cette force. En y ajoutant une orientation, des formes architecturales qui respectent certaines règles (nombre d'or), la construction par elle même crée des vibrations surnaturelles sur ceux qui l'observent. (Aucun élément accrocheur, tout est harmonie). Et pour parachever cette espace, la lumière des vitraux qui atténue la lumière tout en éclairant certains éléments, fonction de l'heure.
Bien sur, je ne ressens pas cela à chaque fois. Je pense que le ressenti est fort, lorsque la reconstruction et ou restauration sont faites dans le respect des règles, de la tradition des compagnons bâtisseurs.
Ce soir, à table, j'ai reçu un texto d'un ami, qui, à la lecture de mon blog me trouvait courageux devant les efforts et la souffrance. Il en est rien.
Je suis parti, je pense, pour rompre avec la dictature de la montre, des bavardages, du paraître et surtout vivre sans rien d'autre à penser que d'avancer au grès des difficultés, des intempéries. Bien sûr, je suis parti prêt physiquement. Par nature, j'aime pas, partir sans préparation, quelques soient Mais, parti, je ne voulais pas de contraintes. Et cela, je le vis tous les jours. C'est d'un bonheur...bien que cela soit, par ailleurs d'un égoïsme vis à vis de son entourage.
Le Chemin te montre que chacun qui le pratique, le vit comme il l'entend. Il n'y a aucun jugement. Chacun est accepté comme il est. Il te forge à être modeste. Tu dois douter en permanence car, après le virage, après la bosse, que trouveras-tu? Se préserver, se préparer à plus dur. Mais associé à cette modestie, le Chemin t'apporte une force en toi. Il te montre que, même si tu ne veux plus, un pas est un pas et que d'avancer, d'y aller, tu vas dans la bonne direction et que tu te construits. Tu crées ton Chemin.
Etape 22 - mercredi 08 juin ( de Carrion à Léon)
Hier soir je n'avais pas fini mes pensées car fatigué. Aussi, avant de mettre par écrit ma journée, je reviens sur l'apport du chemin.
Devant la durée du périple, on passe par différentes phases morales avec des moments d'euphorie et des moments de renonciations. La persévérance, la volonté de ne pas céder, cette force qui nous anime à aller de l'avant, à vouloir' quoi qu'il advienne, atteindre son but, donc d'avancer, même un petit pas, te prouve, que d'aller au bout de tes idées est une immense récompense qui t'enrichie.
Devant la journée qui m'attendait, j'avais mis le réveil à 6h30 pour un départ vers 7 h30. Au petit-déjeuner, j'ai fait la connaissance de deux barcelonaises qui faisait aussi une semaine la trace à vélo, sur le chemin, avec des étapes d'environ 50 kilomètres. Elles parlaient très bien le français (originaire d'Andorre). Elles avaient très mal auc poignets en fin de journée, et je leur ai dit de changer , en permanence, la position des mains sur le guidon...une discussion en entraînant une autre, je suis parti avec un quart d'heure plus tard. Mais cela ne changeait rien à l'exception que la TV annoncait la journée la plus chaude sur la Castille. Devant traverser le plateau aride de la Meseta, j'ai une appréhension pour l'AM.
La journée a été d'une platitude. Faire plus de 100 km avec moins de 250 m de dénivelé et moins de 10 virages dans la journée....la Beauce avec 10 à 15 C en plus. En plus de cette platitude, il y avait le néant culturel. Heureusement que le Chemin était parfait et j'ai pu m'éclater physiquement. On cherche toujours une émulation. Je me suis aperçu que du côté physique, trois semaines de pédalage m'ont apporté une "frite" incroyable. Honnêtement, je suis dans un état de fraîcheur comme rarement je l'ai été. Étant coureur pédestre dans l'âme, fort est de constater que le vélo, pratiqué intensivement, t'apporte une amélioration notable du physique, sans les bobos divers liés aux chocs des foulées.
Le départ est vraiment une nuée qui s'emplifie de jour en jour. Et même après une heure de Chemin, je ne passe pas 10 min sans voir d'autres Pèlerins. Il en est de même des cyclistes, mais je n'en parlerai plus car je ne voudrais pas que cela paraisse prétentieux. Ce n'est pas du tout l'esprit. Chacun avance à son rythme. D'ailleurs aujourd'hui j'ai fait une dizaine de kilomètres avec un cycliste belge, mais il s'est arrêté pour récupérer.
Le Chemin commence asphalté, puis fait place à une piste en grave, très rapide. Je pense que sur les 20 premiers kilomètres, il n'y a pas eu un virage et il a fallu faire 17 bornes pour voir un virage. Honnêtement, j'avais une pensée pour les Pèlerins "marcheurs ", d'autant que certains, ne mettent pas toutes les conditions de leur côté.
Peu de bâtiments car d'immenses terres désertiques mais la région, bien qu'austere est un immense champs cultivé. Mais, tout jaunissant déjà, je pense que de marcher dans trois semaines, une fois les moissons faites, ce doit être, pour le restant de la saison, une terre arid, un désert....
Se rapprochant petit à petit de St Jacques, on sent que l'environnement y consacre de plus en plus de place. En remplacement d'édifices méritants une pause, les arrêts se focalisent sur des sculptures.
Cette dernière sculpture étant le Pèlerin des temps modernes.
Le Chemin, roulant comme il n' est pas possible de penser me dépose rapidement à Sahagun, réputée pour ses briqueteries. D'ailleurs, en entrant dans la ville, le charme est dans la couleur des terres cuites qui varient, fonction de l'exposition au soleil. Elle possède aussi de beaux édifices religieux, de l'extérieur.
Après cette bourgade, on est à nouveau dans cette morne plaine et le soleil commence à bien nous inonder. Mais le Chemin demande aux cyclistes de prendre la route jouxtant le Chemin (panneaux). Et cela durera une quarantaine de kilomètres. Il y a ici, en définitive, 3 voies. Celle pour les Pèlerins " pédestres ", celle des cyclistes et celle plantée de platanes. Ceux-ci sont plantés tous les 9,20 m et sur la totalité du trajet (40km) le long du Camino ( est-ce pour apporter un peu d'ombre). Pour cela, il faudra attendre un peu mais ils sont irrigués.
A Calzada Del Coto, il y a deux possibilités de circuits et j'opte pour le Camino Réal, appelé par ailleurs, le Chemin royal français. A Mansillia de las Mulas, je n'ai que des vestiges de l'ancienne muraille.
Le chemin arrive dans les faubourgs de Léon et longe une route qui supporte un trafic énorme (et nos oreilles aussi). Certains cyclos prennent un bain de pieds et de roues.
A voir l'éclat du ciel, on peut comprendre que les roues chauffent. Mais pour atteindre Léon, la première et unique bosse de la journée qui s'est faite facilement malgré la chaleur.
En entrant dans Léon, je ne trouve pas sur le Chemin, de stations de lavage. Le VTT est poussiéreux au possible. Voyant une épicerie, j'en profite pour me désaltérer avec une boisson fraîche et naturelle (sans ajout).
Après cette halte salutaire, le Chemin me dépose au terminal de l'étape, la cathédrale gothique Santa Maria.
Le S'I' est fermé (ouverture 16h) et avec l'option plan de l'iPhone, j'arrive à trouver l'hôtel , non sans mal.
Après une bonne douche , direction un bar pour la petite mousse du jour avant de me rendre au S.I.
Visite décevante de la cathédrale (coût exorbitant de 6 €) car vis à vis de celle de Burgos. On voit bien la différence entre le gothique classique et flamboyant.
La ville me plaît plus , tant architecturalement au' urbaine et compense ma déception.
Etape 23 - jeudi 09 juin ( de Léon à Molinaseca)
Départ joyeux ce matin, car la trace est au pied de l'hôtel et le marquage est parfait jusqu'à le sortie de la ville pourtant située à plus de 6 km. Pendant ce parcours urbain, une borne qui m'informe que la fin s'approche , moins de 400 km jusqu'à Cap Finisterra. Mais aujourd'hui, le relief va changer. Déjà, la sortie de Léon m'est en jambe. Un raidillon qui me fait sortir les premières gouttes de sueur. Mais, chance inouïe, en haut, une pause obligatoire. J'aperçois une station de carburant qui a une aire de lavage (jet d'eau, cela m'est amplement suffisant). Avec les mains et le jet, je redonne des couleurs espagnoles (noire et rouge) à mon compagnon de voyage. Derrière, je lui graisse toutes les articulations afin qu'il ne crie pas dans la journée. C'est fou comme cela lui a fait plaisir. Derrière, je n'avais plus besoin de forcer pour avancer ( normal, le terrain était redevenu plat).
Le Chemin offre une option et j'opte pour la version recommandée, passant par le Nord. Elle longe de près ou de loin la nationale qui supporte un trafic...à ne pas mettre un Pèlerin dessus, à moins qu'il veule en finir plus rapidement. Le Camino a revêtu de beaux habits et permet au vététiste d'avancer allègrement pour atteindre Hospital de Orbigo et son fameux pont de pierre.
Le chemin serpente dans ce paysage devenant de plus en plus désertique et chaud. Cela n'empêche pas des rencontres insolites.
Si le paysage se desertifie, cela n'empêche pas d'être plus varié. le Chemin nous envoie dans des lieux que je n'aurai pu imaginer.
Je me présente à l'entrée d'Astorga et la pente est tellement raide que je suis obligé de descendre pour pousser...et oui, la montagne revient. Elle doit clore la journée. St Jacques m'attend en haut de la bosse. La cathédrale me déçoit car elle n'a pas de cohérence. L'ancien palais épiscopal devenu musée est plus sympa.
Le Chemin commence à monter doucement mais sûrement. Je ne m'affole pas car l'heure de la pause à Rabanel arrive, juste au pied de l'os du jour. Je veux me ravitailler avant mais une pause courte car je me suis aperçu que si cela s'éternisait, la reprise était difficile.
Assis sur le bord d'une belle petite chapelle
Le Chemin comporte des stèles où les Pèlerins déposent de nombreux petits cailloux. D'un seul coup, l'inclinaison du terrain change et la nature du sol aussi, Nous entrons dans un environnement exceptionnel, où les villages sont pratiquement désertiques et abandonnés de leurs habitants. Ils ne tiennent debout que par le Camino.
Le soleil m'use énormément. Cela fait plusieurs fois qu'il coupe une toute petite route de montagne. Je suis rincé mais tenace et ne veut pas abdiquer. Mais pour finir cette ascension, qui sera le sommet du Chemin en Espagne (1500 m), je m'écarte et reste sur la partie alphastée.
Le final est très dur. J'avance comme un ivrogne et zigzague jusqu'au bout, mais je veux y arriver. Enfin, le somment matérialisé par la Croix de fer. Juste après, heureux hasard, un bar ambulant avec quelques chaises et des parasols. Je m'autorise une pause et, pour la première fois depuis le départ de Bourges, je prends un Coca, bien frais. Recuperation et lucidité me sont nécessaires pour aborder la descente vertigineuse ( 1000 m de descente en 14 km).
'Ce n'est pas un mirage, mais les sommets, face à nous, comportent encore quelques névés; incroyable, alors qu'il fait si chaud.
Je reste sur la route. Bien m'en a pris car je suis obligé de m'arrêter une fois, tant les mains me font mal à force de freiner. Les virages sont en épingles et le revêtement , troué et plein de graviers force à rester d'une extrême prudence, mais à ne perdre aucun spectacle proposé.
Au détour d'un virage, j'entreperçois, bien en contrebas, la ligne d'arrivée. De nombreux Pèlerins finissent aussi sur cette voie, afin de soulager les articulations et les pieds.
Molinacesa s'ouvre enfin et m'accueille par un pont. Tout petit village où j'ai trouvé le gîte et le couvert. Ce petit hôtel est tenu par un brésilien, qui le soir, nous a concocté un plat brésilien, à volonté ( riz, haricot, omelette, salade et poulet avec les épices à côté) arrosé du vin du coin, le Mensia.
Saine récupération après ces efforts et j'espère passer une bonne nuit.
Etape 24 - vendredi 10 juin ( de Molinacesa à Triacastela)
Ce que je craignais un peu s'est réalisé. Après les gros efforts d'hier, la nuit fut agitée et j'ai très mal dormi et surtout, pas assez. Et je ne pense pas que la nuit à venir sera meilleure car la journée, en terme d'efforts est à classer dans le top Quinté..
Au petit déjeuner du matin, pris seul à 7 h, j'ai pu discuter avec le propriétaire, qui a fait St Jacques à pieds. Il m'a assuré que dans l'étape du jour que j'allais entreprendre, il y avait une partie d'environ 8 km sur laquelle je ne pourrais pas passer et qu'il me faudrait porter le vélo...La journée, que j'avais anticipée vis à vis de la distance n'avait pas intégrée ce paramètre. Je suis parti malgré tout serein.
La température a perdu une dizaine de degrés par un vent océanique ( on approche) de face, qui est usant. En définitive, je le perdrais dans le courant de la journée quand les difficultés apparaîtront. Mais la fraîcheur m'a forcée à remettre le Goretex dans chaque descente. Il y a bien longtemps que je l'avais endossé.
ce matin, le Chemin et la route ne font qu'un jusqu'à Ponferrada. En chemin, je tombe sur deux Pèlerins grimpé l'un sur l'autre pour cueillir des cerises car celles du bas étaient déjà toutes cueillies,
Ponferrada est à peine réveillée, seulement animée par le pas des Pèlerins.
Je constate depuis hier que le nombre de Pèlerins a énormément baissé. Est-ce qu'un certain nombre s'arrêtait à Léon? Mais force de constater que le Chemin, toujours fréquenté, a trouvé un certain calme.
A Columbriano, je trouve une eglise donc la façade fait référence à St Jacques. A l'arrière, un pylône posé pour accueillir des cigognes.. Le Chemin est revêtu de ses habits classique et il monte et redescend pour atteindre Villafranca d'elle Bierzo.
Le Chemin joue à cache-cache avec une grosse route et lorsque nous nous sommes déçus, nous roulons à contresens, mais protégé derrière un parapet.
et c'est en traçant sur une sente en légère descente que, voulant éviter une ravine, je suis parti dans une gravière et je n'ai pu redresser...et suis parti en vrac. Heureusement que hier matin, en lavant le vélo, j'avais pensé à tout graisser...J'ai pu, en une fraction de seconde déchausser et me suis rattrapé pour m'éviter une gamelle. Mais je n'ai pu retenir le VTT qui se vautra. Résultat : le rétroviseur avait encore explosé. Bon rien de méchant et j'ai eu peur pour le porte-parole et le dérailleur. Tout est resté nickel...Merci à Didier pour le porte-bagages. Il est peut-être un peu lourd mais c'est du solide. Pour l'instant, le résultat est là. Mécaniquement tout est super et les pneumatiques tiennent bien. Pourtant, que le terrain est hostile. Mais j'ai préféré un léger surpoids que des ennuis. La ville suivante, Trabadelo dispose d'un vendeur de cycles et fait remettre un rétro. Mais je change de technique. J'opterai pour un rétro de casque. J'en profite pour faire les courses du midi pour les deux jours suivants.
Le Chemin continue à prendre de l'inclinaison mais cela va pour l'instant. Je suis plutôt rincé avec le vent de face. C'est usant. Heureusement le Chemin est bitumé et j'essaie de faire abstraction de tout et de ne penser qu'à la fréquence de pédalage sans forcer. A force de monter, le paysage change.
Et tout à coup, on change de dimensions. Là ça grimpe dur. Tout à gauche, j'ai une vitesse qui me permet juste de ne pas mettre le pied au sol. Mais je suis dedans et je reste sur cette cadence car je suis pas encore dans le mur. Et puis le Chemin bifurque. Là où l'on m'avait dit qu'il serait impossible de passer, le Chemin a pris la décision de ne pas y faire passer les vélos. C'est la seconde fois que cela arrive.
La suite est dantesque 8 km à l'énergie, 8 km où j'ai posé 8 fois la machine. J'ai mangé une barre, une pâte de fruit mais rien à faire. Au bout de quelques centaines de mètres, il me fallait m'arrêter. Obligé de poser les lunettes. Elles tenaient pas. Pourtant la pente n'était pas comme dans les Pyrénées car j'ai pu profiter du guidon et prendre appui dess. Peut-être l'accumulation d'efforts. J'imagine les Pèlerins pédestres...
Le final donne une vision superbe du paysage et aboutit à Cebreto.
Je suis enfin dans la dernière région espagnole sur laquelle je roulerai ma bosse, la Galice. Mais elle ne s'est pas donnée. Il a fallut aller la chercher. Et à partir d'ici, je devrais rencontrer une borne tous les 500 m Je fais une grande rencontre à la fin de la dernière bosse ( grosse colline) devant m'amener au repos du soir à travers le Chemin qui descend bien mais dont je dois contrôler la descente car il n'est pas parfait.
La fin de journée est extraordinaire. Hôtel rempli mais lorsque je descend dîner au restaurant de l'hôtel, il y a qu'une femme qui mange. Me voyant, elle me salue. C'est une française. Je lui répond en français (c'est la seule langue que je connaisse un peu) et elle m'invite à sa table. Soirée sympathique d'autant que c'est une Nîmoise et je suis originaire d'un petit village à 12 km de Nîmes...
Etape 25 - samedi 11 juin ( de Triacastela à Meline)
Une étape à taille humaine, j'irai jusqu'à dire, une Etape de repos. Tout était cool sur cette journée, à l'exception du froid matinal. Ce matin, au départ, 2 vêtements plus le coupe-vent. Et concernant les mains, elles étaient gelées jusqu'à midi, moment où j'ai retiré aussi le coupe-vent. Pour couronner le tout, le début de matinée, le Chemin est allé dans le bucolique en passant un bon bout de temps en forêt sur de belles allées.pour me réchauffer, le Chemin montait, descendait, virait. J'étais perdu dans la notion temps et espace. Mais' et je confirme, il y a une borne en granit tous les 500 m environ, pour un décompte jusqu'à St Jacques. Je trouve ensuite de petites routes de campagne fort agréable car les quelques chemins sont assez caillouteux et fatiguent plus physiquement et nerveusement. Or, cette journée est placée sous le signe de la Recuperation. Pour finir la journée, sous un beau soleil mais une température agréable, et sans vent, le Chemin, formé de creux et vallons serpentait indéfiniment, passant d'un coteau à une crête, longeant un muret de pierre, puis une pâture. J'ai humé l'odeur particulière des eucalyptus et mon arrivée à Meline, pas tard, me laisse un bon moment de détente.
Concernant les Pèlerins, ils sont revenus. Est-ce des départs de vagues depuis X ou Y et que je rattrape...il en est de même pour les vététistes. J'ai souri car aujourd'hui, dans une bosse, j'ai retrouvé mon cycliste belge qui peinait rudement. Pourtant, lorsque que l'on avait discuté ensembles, il était parti de Anvers le 21 mai et faisait 130 à 150 km/jour. Ce qui était dans le domaine du possible pour qu'il en soit là. Le jour de notre rencontre, il faisait Etape 30 kilomètres plus loin que moi. On devait donc plus se retrouver. Je lui ai souhaiter bon Camino, mais il faisait la tête...m'avait il reconnu...
Avant de narrer ma journée, je n'ai pas encore abordé mes petits rituels du soir et du matin. Le soir, dès mon arrivée, je regarde et installe les connexions Wifi ainsi que le Bluetooth afin de faire le transfert des photos du smartphone à la tablette. Pendant ce temps, je fais la lessive complète des vêtements du jour, puis le nettoyage du bonhomme. Derrière, massage à l'huile camphrée. Derrière, soit je vais visiter pour faire les dernières photos, soit, je vais me désaltérer d'une bonne bière en ayant, au préalable, bu une bouteille entière d'eau ( se réhydrater et savourer ensuite). Ensuite, je regarde l'étape suivante, et commence à repérer les éventuels points de chutes. Ensuite, blog, repas-blog et blog en final, avant extinction des feux, mise en charge du smartphone et tablette. Quand au matin, toilette du chat, protection nasale contre le soleil, protection du fessier et, à nouveau, long et bon massage des muscles des jambes ( cette huile est un miracle car je n'ai jamais eu de douleurs autre que les brûlures pendant l'effort intense). Un grand merci encore à Monique et son expérience de cycliste. Remise en ordre de voyage de toutes les affaires, préparation de la bicyclette et ensuite petit déjeuner, règlement et envol.
Après un départ aux aurores et une trace sur la route, le Chemin s'est faufilé dans une belle forêt sur un parcours agréable. Le Chemin alterne ensuite entre des parties goudronnées et non goudronnées, mais c'est du billard. Il me dépose à Samos. Vu l'heure, tout est fermé, ce qui m'empêche pas de prendre un cliché. Le Chemin monte et descend car il colle au profil du terrain. A la sortie des bois, les vallons sont noyés dans la brume,
Les bornes sont bien présentes Il reste 126 km...
J'arrive à Sarria, lieu habité depuis la préhistoire. La montée vers le centre ville est ardue. Rien de bien intéressant, mais avant de sortir, je prends le temps de voir le couvert de la Magdalena à Sarria (gratuit).
Ensuite j'arrive à Portomarin (nouveau depuis 1962) car l'ancien est sous la retenue d'eau du barrage.
l'imposante église forteresse de San Nicolas, la place centrale, St Jacques qui indique la direction de Compostelle et une poubelle typée.
Bien que l'église soit gratuite d'accès, cela m'a coûté un petit euro, car pour faire surveiller mon VTT et surtout les bagages, il y avait un Pèlerin qui faisait la manche et en échange d'une surveillance, il a eu une pièce.
Ensuite le chemin conduit dans des hameaux ou sur des sites d'églises délaissés depuis longtemps.
Les différentes physionomies du Chemin rencontrées aujourd'hui.
Différentes stèles ou plaques jalonnent le parcours ce jour.
Ce dernier cliché est une réserve, un grenier de ferme, je pense. (j'en ai vu plusieurs, de différentes tailles. Celui-ci est le plus beau, tout en pierre et avec la coquille) .
Pendant la pause casse-croûte, une transhumance...non, non, juste un changement de pâturage. Derrière, des Pèlerins pris avec le troupeau.
J'arrive pas tard, pas fatigué (3 fois seulement dans la journée tout à gauche)...et vais pouvoir m'occuper des derniers instants.
Me voilà à Melide avec sa croix
Comme je vous disais, j'ai commencé à penser au final depuis hier. C'est pour cela que la journée d'aujourd'hui fut longue kilometriquement. Le résultat est qu'il me reste moins de 150 kilomètres à faire en deux jours. Du caviar...
La suite est donc, pour demain, de rallier St Jacques pour la fin de matinée. Là, récupérer le Compostella, voir comment railler la France avec le VTT et faire les réservations puis prendre le billet me permettant de revenir de Finisterre en bus. Je compte régler cela en deux, trois heures avant de reprendre le Chemin pour une vingtaine de kilomètres. Lundi, direction Cap Finisterra ou je dormirai. Mardi matin, je prend le bus pour revenir à Compostella en fin de matinée. L'AM visite et mercredi matin. J'espère revenir mercredi ou jeudi. J'en serai plus demain soir.
Etape 26 - dimanche 12 juin ( de Meline à Negreira)
Journée étrange aujourd'hui. Dès le départ, je n'y étais pas. J'étais plus câblé en mode "pédalage " et dans ce cas là, il n'y a rien qui va plus, surtout au niveau de la tête. De plus, toute la journée, le ciel était gris, mais la température clémente. Il m'a fallu ressortir le coupe vent et la protection du Camelbag en fin de journée. Ce qui couvait depuis le matin est arrivé. Oh, pas une grosse pluie, un crachin qui mouille bien.
le Chemin était forestier avec pleins de montagnes "russes " et très agréable. Avec une demi-heure de remise en programmation, le reste du périple fut sympa jusqu'à St Jacques.,Volontairement je n'ai pu voulu m'imprégner de Compostelle. En serais-je reparti ? Par contre, j'ai vraiment déconnecté car je voulais régler tous les détails techniques pour le retour et j'avais omis un fait majeur : on est dimanche et tout est fermé.
Arrivé sur place, j'avais deux adresses : la maison du Pèlerin et le S.I. Le premier, qui se trouvait normalement dans la même rue que le second était inexistant. Heureusement que le S,I. Lui était physiquement installé et ouvert. Peu accueillant et ne faisant aucun effort dans la langue de Molière, j'ai pu me faire indiquer sur un plan où se trouvait : la maison du Pèlerin, une agence de voyage ainsi que la gare centrale de bus. Muni du plan, je me suis rendu à la maison du Pèlerin. Là, pour pénétrer sur le site, il fallait montrer son credential. Pas de souci, mais une fois dans le parc, une queue d'environ deux heures pour obtenir le sésame...J'ai rebroussé chemin et en sortant, vu que cela ouvrait à 8h. Cela sera ma première action mercredi matin. A la gare centrale routière, confirmation que la société de transport peut embarquer le VTT mais seulement jusqu'à Irun. Après, dans le pire des cas, la SNCF.. A part à ma disposition un plan. Je n'avais pas trop d'informations. Je reprenais, non pas mon bâton de Pèlerin, mais son fidèle et robuste VTT pour continuer mon voyage, après avoir fait halte pour le ravitaillement dans la gare de bus.
Le restant du Chemin, bien qu'aussi forestier, n'avait rien à voir avec ce matin. Plus vallonné, moins roulant, beaucoup plus désert de Pèlerins (une dizaine en 20 km), j'avais halte d'arriver car je n'avais rien prévu en terme de point de chute et pour couronner le tout, le crachin était persistant.
Tôt ce matin, à peine le jour pointait, tous les animaux (coqs, ânes, chevaux et bien d'autres animaux donc je ne connaissais pas le son) chantaient le lever du jour avant l'heure. C'est plus sympa que le bruit strident du réveil, mais jeune retraité, j'avais perdu l'habitude d'être réveillé. C'est tellement plus doux de se réveiller naturellement même si cela est tôt ; c'est naturel et cela n'a pas de prix. J'ai donc enfourché la bicyclette pas tard et agréablement surpris par le parcours.
Sentant que la fin du cheminement personnel est proche, il n'y a plus cette joie fraternelle et on entend plus guère " bon Camino " lors des rencontres avec les Pèlerins.
Le parcours, essentiellement forestier comportait aussi le suivi, moins agréable, de la nationale. Et j'ai eu un plaisir fou à rouler dans des forêts d'eucalyptus. Que cet arbre dégage une odeur qui m'est agréable. Au fur et à mesure de l'avancée, les bornes égrenant le solde kilométrique avant St Jacques, son déshabillées de leurs plaques...tout se perd, même ce respect là. A quoi peut bien servir ce bout de métal gravé pour celui qui l'a récupéré ?
Les différents visages du Chemin, en matinée
Avec les eucalyptus, à droite, sur le dernier cliché.
J'ai eu aussi la crainte de trouver des tics sur une partie de la journée
Les bornes matérialisant le solde pour arriver au centre de la place devant la cathédrale devient des monuments sur lesquelles les Pèlerins font et laissent des présents.
J'ai voulu immortaliser une borne cette image est le maillon d'un symbolisme. En effet, le 18 (18, 309) est à relier au fait que je suis parti un 18 (mai) et du 18 (Cher). Ces 3 éléments sont à relier et sont l'assise parfaite ( triangle) de cette accomplissement personnel.
Je suis entré à Composella, non pas en tant que Pèlerin car je n'ai pas fini mon cheminement. Mais que de déception devant cet étalage de pacotilles, de tours opérateurs avec leur ombrelle levée et la meute suivant derrière sans faire la moindre attention et se comportant comme un bulldozer..
L'entrée à Compostelle (début de la métropole se situant à 10 km de la cathédrale) est plus calme et symbolique.
Je prendrai le temps de visiter mardi. J'ai quand même voulu matérialiser mon arrivée Passant sous la dernière porte avant la cathédrale et pris quelques clichés de celle-ci.
Honnêtement, j'étais content de quitter cette fourmilière. Mentalement, je n'y étais pas, pas encore. C'est sous un crachin que je terminais cette journée après avoir retrouvé le Chemin et côtoyer certains passages délicats.
Etape 27 - lundi 13 juin ( de Negreirra à Fisterra et le Cap)
La journée d'aujourd'hui, la dernière du cheminement, ne sera pas à marquer d'une croix blanche sur les 27 jours de mon cheminement. En effet, dès le départ, un bon crachin qui se transforme rapidement en bonne pluie et celle-ci m'accompagnera jusqu'à une quinzaine de kilomètres du bout du Chemin. Associé à cela, un terrain très accidenté et, par mesure de précaution, j'ai pris la décision, après 6 à 7 km de bifurquer vers une petite route et de laisser le Camino. Au premier village, je me suis arrêté dans un hôtel et, avec internet, j'ai sorti un itinéraire grâce à "openrunner". Du coup, sous une bonne ondée, j'ai fait une cinquantaine de kilomètres avant de reprendre la Camino une dirai é de kilomètres avant Fisterra. Je tenai à finir sur le Chemin, d'autant que la pluie avait cessée et que, dans l'après-midi, le soleil est apparu. Ceci explique le pourquoi du manque de photos.
Concernant les Pèlerins, en début et fin de parcours, j'en voyais une vingtaine à l'heure. Santiago est vraiment le terminal pour l'immense majorité de Pèlerins.
En ce lundi matin, en plus de toutes les pensées qui m'habite, j'en ai une pour Jean-Luc (copain retrouvé à Cahors), Pèlerins (avec son copain) qui m'a envoyé un texto en fin de semaine me disant qu'il avait fini vendredi soir, repos à St Jean Pied de Port samedi, retour en train dimanche et reprise ce lundi matin...Courage....
Depart par un passage des fortifications de Negreirra
Je passe devant une borne que je prends en photo en rapport aux Amid tardais Il reste 65 km avant d'atteindre le bout du Chemin
Au départ, le Chemin est identique à hier mais plus vallonné. Forêt d'eucalyptus et petites sentes ou petites routes. Mais l'eau qui m'arrose humidifie aussi le Chemin. D'où ma décision de trouver un chemin moins gras, moins à risque.
Je vous avais montré des des petites constructions que j'assimilai à des petits garde manger. Je confirme après en avoir rencontré plusieurs. Ce sont des niches pour stocker mêle mais pour une consommation pour de la volaille. D'ailleurs j'ai entraperçu du mais stocké et même un poulailler dans la partie inférieure. Cela doit être la même finalité sur dans nos campagnes ou le mais est entreposé dans des structures tout en longueur et surélevé. Surélevé pour éviter que les rongeurs fassent des dégâts. Ici, en Espagne, je pense que les gens sont plus attaché à la terre et qu'en plus, c'est un signe extérieur de puissance...
Sur la route, rien d'extraordinaire à l'exception de la pluie qui tombe parfois dru. Il y a longtemps que je n'ai pas poussé. Aussi, j'adopte une position plus aérodynamique et me programme en mode" sport". Les kilomètres défilent et les bosses s'avalent complètement différemment que sur le Chemin. Je prend mon pied...J'entends la chaîne car elle manque de graissage. En la regardant, je m'aperçois que la roue arrière tourne pas rond, encore voilée. Je regarderai cela ce soir. Sous la pluie, je vois aussi que les jambes sont bien dorées. J'en rigole, car il faut que je reste habillé en cuissard court, sinon je vais ressembler à un zèbre à larges rayures....il va falloir que je m'équipe pour jogger...
J'aperçois la mer après 27 jours... Pas très lumineux, mais c'était la vision d'une fin très proche.
Finisterra s'approchait alors que j'avais repris le Chemin.
Les 4 à 5 derniers kilomètres sont une allée pavé qui nous dépose au cœur dé Fisterra.
Je ne m'arrête pas car je veux aller au bout du Chemin, soit au phare situé à 3 kilomètres. Et pour couronner le final, ce n'est qu'une ascension, la dernière. À mi chemin, il y a la dernière statue de St Jacques. J'en profite
Enfin, me voilà au bout du bout, au bout du CHEMIN.
Je pensai y être, mais non. Quelques mètres plus loin, la borne symbolique, qui indique 0,000 km
Je m'arrête à la boutique proche ( la seule) et achète un souvenir du Chemin. Et, derrière la boutique, les rochers qui descendent jusqu'à la mer et chaque espace plat est un autel de recueillement. C'est émouvant. Des Pèlerins sont prostrés et certains pleurent...
Cette dernière image est un Bronze et non pas une chaussure qui œuvré.
Je prends 5 minutes pour aller m'assoir face à l'océan, cette immensité. Cette frontière infranchissable pour tout Pèlerin. Je ne suis pas triste. Dans un premier temps, c'est la joie qui m'envahit. Heureux d'avoir été au bout, heureux d'être superbement en forme, heureux que tout se soit bien passé. Je savoure ce bonheur, cette liberté que m'a procuré cette échappée. Mais petit à petit un immense chagrin m'envahit et je fonds en larmes. Ce n'est pas les nerfs, ce n'est pas la fatigue. Non, je suis immensément heureux mais je sais que je ne peux en donner même pas un morceau à Daniel, qui lui, n'est pas bien...
Pour résumer ce voyage, je n'ai rien d'autre à ajouter à cette inscription sur une plaque.
Ainsi se termine ce chapitre. À partir de demain, je continuerai dans le paragraphe " le retour ", avec ma journée à Santiago.
Un grand merci à vous tous qui m'avez accompagné, qui m'avez encouragé, qui m'avez suivi. C'est au travers ce blog que j'ai pu discuter car sinon, peu de rencontres par manque de performances en anglais...personne n'est parfait...
De grosses bises à vous tous et demain soir je vous annoncerait mon retour...
Pour d'autres, les trainings vont chauffer....
Encore un grand MERCI pour les 2000 ouvertures du blog en 4 semaines.
PS : voir chapitre suivant
Celui-ci est déjà ouvert puisque j'y est amorcé un bilan technique, sportif et financier. La suite sera le retour en trois phases.
Date de dernière mise à jour : 17/07/2016